Science-de-la-liaison

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"Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient". - Freud -.

En prime abord, je dois dire que ce texte m’a contrarié, indépendamment du concept appréhendé, des trouvailles secrètement ligotées au domaine d’étude, Freud voire l’édition m’ont contraint malgré eux à une lecture malaisée, mais n’est-ce pas l’envers de toute traduction, confrontée aux difficultés d’adaptation généraliste, de terminologie et de syntaxe ; par surcroît quand le socle fourmille de néologismes intraduisibles, que la finalité est l’étude langagière dont la démarche a pour but d’examiner la technique selon laquelle le mot se combine, s’assemble et finalement se condense pour établir son symptôme d’inférence à l’esprit, plus ou moins spirituel que comique d’ailleurs, on est bien loin des ressorts du comique pour ce qui concerne le procédé liminaire – c’est aucunement la volonté de Freud – ; la lecture du texte n’est pas réjouissante au final. D’autant qu’il est presque impossible de parvenir au terme d’une phrase sans se référer aux notes et renvois, dont le foisonnement pléthorique consiste, entre autres, à reproduire au lecteur la métaphore authentique du « mot d’esprit » prototypé de la langue source.

Il est à noter que,  subséquemment à la première édition, Freud n’a porté aucune modification au texte, on lui sait gré.

Abstraction faite d’une gymnastique visuelle assez déroutante, on saisit immédiatement le fil directeur, Freud applique au « mot d’esprit » sa théorie de condensation et déplacement des représentations psychiques, et sous-tend que la combinaison syntaxique instantanée du « mot d’esprit », le  « Witz » (le sens dans le non-sens) est une conjecture dérobée de l’inconscient, lequel associe images, « idées », à l’instar du rêve. Chacun sait, le rêve rend possible une éventuelle transparence du fait de la richesse et l’étendue des pensées qu’il entrevoit, le plus insignifiant des rapports secrète souvent un contenu manifeste que l’interprétation rend lisible, le « Witz » quant à lui permet tout au plus la mise en lumière d’une relative spontanéité intellectuelle, d’un côté nous avons un conglomérat de pensées et de faits psychiques incompréhensibles, de l’autre un concrétion simultanée de sens dans le non-sens, une opération intellectuelle, qui certes fait appel à une faculté d’économie psychique, mais reste malgré tout ciblée en terme de théorie interprétative.

Ainsi, si l’on parvient à préserver sa curiosité après les deux premiers chapitres où il est seulement question de démontrer la force à l’œuvre dans la « technique » du « mot d’esprit », ce faisant par un procédé langagier des plus caricatural et forcément périmé, on peut alors saisir et comprendre la « tendance » selon laquelle le « mot d’esprit » se détache du simple procédé de comparaison syntaxique, c'est-à-dire la distinction entre le « mot d’esprit » fondé sur des mots « inertes » ou « mot d’esprit » fondé sur des pensées.

Pour Freud ce surgissement constitue la preuve irréfutable et manifeste du pouvoir de tutelle qu’opère l’inconscient sur le contenu verbal. Il dresse un portrait de l’homme irrémédiablement lié à la capacité langagière qui s’exécute en lui.

Il suffit juste de s’arrêter un instant sur le caractère objectif du contenu verbal pour admettre sans peine son emprise constante sur notre présence et de manière plus prégnante sur notre identité.  

 

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07/08/2013
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