Science-de-la-liaison

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Schopenhauer.


"Parerga et Paralipomena" -Schopenhauer-

 

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« Parerga et paralipomena »

 

Philosophie et science de la nature.

Platon - Kant

 

Quant Schopenhauer prétend que sa philosophie n’a pas pour vocation d’expliquer le monde jusque dans ses derniers fondements, on comprend bien qu’il se démarque des systèmes rationalistes qui vont plutôt rechercher dans la dialectique relationnelle une cause efficiente et ce faisant limitative au principe de raison suffisante. Si Schopenhauer a moins séduit l’ego des universitaires tel que l’impose le systématisme hégélien par exemple, c’est justement que son système n’est pas une leçon d’argumentation rhétorique qui tente à partir de l’enseignement confus des causes de tendre vers un ordre post-métaphysique. En effet l’enseignement philosophique de Schopenhauer se réclame d’abord d’une observation éveillée du monde, il est, pour reprendre l’excellente préface de Dietrich, « immanent au sens kantien du mot ». Une parenthèse d’ailleurs au sujet du périclite supposé des questions métaphysiques, on peut considérer à juste titre, que l’aporie relève essentiellement du périmètre fort restreint qu’impose le filtre analytique, lorsque la grammaire prétend seulement que le prédicat est compris dans le sujet, il est évident que ces tautologies langagières flattent les esprits rigoristes, mais qu’à côté de ça le pendant crucial du questionnement, ce qui relève de la totalité de l’expérience, ce sur quoi la volonté doit déterminer la cause dernière de chaque phénomène, n’est plus étendue et circonstanciée au « contenu » empirique ; car il faut nécessairement admettre que la caractéristique première de la Métaphysique consiste à l’exclusivité de son dévoilement, elle sera toujours, quoiqu’en disent les grammairiens, un monolithe de grande valeur au sein duquel se confondent concepts fondamentaux et devenir philosophique. En outre, la métaphysique n’est autre qu’une « limitation » imposée aux facultés délibératives, depuis Kant précisément, elle nous permet justement d’appréhender l’expérience comme donnée fondamentale, que les choses sont ainsi faites, mais qu’elles peuvent autant se présenter différemment ; ou comme l’indique Schopenhauer : « … la tâche consiste-t-elle moins à voir ce que personne n’a encore vu, qu’à penser, en face de ce que chacun voit, ce que personne n’a encore jamais penser ». Le terme régulateur de la métaphysique, si l’on peut dire, qu’elle affermit la raison au sein d’une expérience qu’elle ne constitue pas. De la sorte le champ reste formidablement ouvert, prétendre que la métaphysique se meure est du domaine de l’involution philosophique. D’autre part, la proportion bornée de l’esprit humain aurait tort de croire qu’elle puisse enclore l’unité d’un questionnement absolu qui de toute manière ne peut prétendre à sa fin entière qui serait comme l’indique Kant « Dieu ou le futur » ; les grammairiens ou philosophes analytiques ont juste amalgamé le questionnement à son jeu de langage, ce qui semble fort réducteur, reprenons la fameuse métaphore de Descartes : « Ainsi toute la Philosophie est comme un arbre dont les racines sont la Métaphysique, le tronc est la Physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la Médecine, la Mécanique et la Morale » - la philosophie analytique est la feuille qui tombe à l’automne dévorée par la larve parasitaire d’une logique implacable, pour laisser ces rameaux nus, propices au renouvellement de la doctrine ; analytiquement parlant, elle est donc, sur le plan métaphysique, un expédient philosophique.

Si la métaphysique se confond aux termes rationnels de la théologie, elle ne doit en aucun cas devenir un dogme, c’est pourquoi il convient que son usage « pratique » défie en prime abord les paralogismes inhérents aux promesses d’idéalités, d’un monde meilleur, pour revenir à ses fondamentaux, l’exploration des fondements de l’âme humaine : « Une religion dans les limites de la raison ».

 

 

Pour ce qui concerne le point de vue matérialiste c’est aussi péremptoire d’affirmer qu’il est contraire au périmètre d’étude métaphysique c’est seulement que le questionnement se situe à l’extérieur et bien au-delà du cercle, c’est l’attrait de la « critique » kantienne, car il nécessite que l’homme s’installe déjà en tant qu’Etre pensant, théorique, quand Marx affirme que le but de la philosophie est de transformer le monde, nul ne le contredira, mais avant cela il est nécessaire de le comprendre, les postulats sont complémentaires sans être contradictoires.

Le système de Schopenhauer est fort pratique si on le prend dans sa globalité, il nous fournit une disposition avisée sinon éveillée de l’observateur en osmose à la nature, sa pensée nous fait remarquer que l’unique source de la connaissance philosophique, si elle n’est pas basée essentiellement sur l’étude de la nature, est bien fondée sur la représentation empirique, le  microcosme s’incorpore au macrocosme, l’intuition de son « moi » propre à la conscience du monde d’où l’expérience tire sa substance. Les Parerga montrent à quel point son degré d’appréciation, de sincérité auprès de la nature, est poussé au plus profond de la persistance, de la représentation de chaque phénomène ; bien que postérieures au « Monde comme volonté et comme représentation » les observations contenues  dans « Parerga et Paralipomena » s’affichent comme pierre de touche au processus de réflexion du philosophe, l’ouvrage est centré sur cette parole « canonique» : selon Schopenhauer tout converge ou se généralise au sein de la nature en une force univoque, la volonté, volonté visible et matérielle qui accroit son phénomène sous des formes et des moyens variés pour atteindre avec l’objectivation de la volonté humaine son degré le plus complexe ; en outre, la pluralité des choses n’est conditionnée que par le « principe d’individuation », si bien que Schopenhauer considère que la volonté humaine échappe à son propre phénomène, car «…la pluralité des choses, dans le temps et l’espace, qui composent à eux son objectité, ne la concerne pas, et, en dépit d’eux, elle reste indivisible », perspective éclairante car de là sont déterminées les ramifications de l’unité de la conscience, soit empirique, soit logique, pour la première contingente et simplement subjective (utile pour les concepts), la seconde, nécessaire et objective, requise pour les jugements et leur possibilité (cf. schématisme Kant). Ainsi volonté et chose en soi sont l’unique qui lie la partie au tout, c’est à dire à la visibilité, l’objectivation du monde en tant que représentation, en conséquence, la variabilité des manifestations « visibles » sera pour la faculté intuitive le remarquable graduel et statique de l’objectivation des Idées platoniciennes. Le grand intérêt pour la théorie des Idées de Platon, sinon d’exhumer les vestiges antiques d’une génération métaphysique occultée, entièrement cristallisée jusqu’à l’ère cartésienne, est davantage pratique puisque l’attribut éclairant du principe objectif et multiple de l’Idée ne va pas sans une théorie générale de la connaissance, on achoppe aux termes de l’empirisme ; pourtant si comme Schopenhauer le démontre, le caractère intelligible coïncide bien avec celui de l’Idée, il en reste pas moins que dans le cadre de nos recherches métaphysiques cette théorie ancestrale des idées platoniciennes doit être abandonnée, puisque la chose en soi est en effet dégagée des phénomènes qui la composent (la connaissance), puis, comme l’indique Kant dans ses réflexions métaphysiques : « Dans toute science, si nous faisons abstraction du nombre des connaissances, le but essentiel est de la distinguer de la simple opinion, partant, la certitude. La méthode dont on se sert en elle, est simplement le moyen de parvenir à cette dernière », cette « méthode » est la voie privilégiée qu’emprunte la métaphysique, elle est critique puis analytique en assignant précisément le champ de l’expérience, elle exige « une intuition sensible pure à priori au fondement de l’intuition [empirique] et des concepts purs à priori au fondement du concept [lui aussi empirique] » ; or pour que la Raison puisse saisir le monde au-delà de l’expérience, s’élever aux objets suprasensibles, happer sa liberté en se libérant des concepts limitatifs d’espace et de temps, elle doit en prime abord « penser » le monde négativement, c’est-à-dire en libérant l’entendement des conditions qui persistent et rendent la totalité impossible, et cela n’est possible qu’aux moyens de concepts moraux qui seuls permettent de saisir positivement l’existence, de « penser », de-là une métaphysique des mœurs, laquelle conditionne la voie substantielle : la métaphysique de la nature ; puis esthétique : métaphysique du beau, pour reprendre la tripartition schopenhauerienne, base sur laquelle repose l’essentiel de nos connaissances. Ces grands principes sont malgré tout anticipatifs, ils sont au fondement de l’appréhension puis association transcendantale du monde, la dialectique en raison de ses affinités premières à renier l’expression de véracité objective peut confondre les rapports de la raison, ou tout au moins les limiter au champ dialectique, c’est pourquoi elle doit demeurer  la marque du  devoir d’affirmation, de recognition, les principes nécessaires de la « Pensée » en métaphysique.

C’est probablement le caractère « insuffisant » de la métaphysique qui pousse ses détracteurs à lui refuser le qualificatif de science, et pourtant   « Si c'est une science, d'où vient qu'elle ne peut s'accréditer de manière universelle et durable comme les autres sciences ? Si ce n'en est pas une, comment se fait-il qu'elle ne cesse de tout faire pour avoir l'air d'une science et qu'elle nourrit l'intelligence humaine d'espérances aussi incessantes que toujours insatisfaites. Donc, que ce soit pour démontrer qu'elle sait ou qu'elle ne sait pas, il faut une bonne fois établir quelque chose de certain, car il est impossible de demeurer plus longtemps sur le pied où nous sommes actuellement avec Elle ».

La curiosité chez Heidegger, voire la Réduction eidétique ou la phénoménologie intentionnelle chez Husserl montre que le chemin est toujours tracé, que la volonté d’aboutir n’a jamais été aussi vivace ; en somme les canons de la Philosophie rejoignent aussi et nécessairement ceux de la psychologie « rationnelle », au sens où celle-ci se veut construite sur la proposition « Je pense », en tant que substance  à priori […].  

 

«  Le Philosophe qui entre ici

Et vous prouve qu’il doit en être ainsi ».

Méphistophélès à l’écolier…

            

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25/09/2014
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« Parerga et paralipomena »

Philosophie et science de la nature.

Platon - Kant

 

Quant Schopenhauer prétend que sa philosophie n’a pas pour vocation d’expliquer le monde jusque dans ses derniers fondements, on comprend bien qu’il se démarque des systèmes rationalistes qui vont plutôt rechercher dans la dialectique relationnelle une cause efficiente et ce faisant limitative au principe de raison suffisante. Si Schopenhauer a moins séduit l’ego des universitaires tel que l’impose le systématisme hégélien par exemple, c’est justement que son système n’est pas une leçon d’argumentation rhétorique qui tente à partir de l’enseignement confus des causes de tendre vers un ordre post-métaphysique. En effet l’enseignement philosophique de Schopenhauer se réclame d’abord d’une observation éveillée du monde, il est, pour reprendre l’excellente préface de Dietrich, « immanent au sens kantien du mot ». Une parenthèse d’ailleurs au sujet du périclite supposé des questions métaphysiques, on peut considérer à juste titre, que l’aporie relève essentiellement du périmètre fort restreint qu’impose le filtre analytique, lorsque la grammaire prétend seulement que le prédicat est compris dans le sujet, il est évident que ces tautologies langagières flattent les esprits rigoristes, mais qu’à côté de ça le pendant crucial du questionnement, ce qui relève de la totalité de l’expérience, ce sur quoi la volonté doit déterminer la cause dernière de chaque phénomène, n’est plus étendue et circonstanciée au « contenu » empirique ; car il faut nécessairement admettre que la caractéristique première de la Métaphysique consiste à l’exclusivité de son dévoilement, elle sera toujours, quoiqu’en disent les grammairiens, un monolithe de grande valeur au sein duquel se confondent concepts fondamentaux et devenir philosophique. En outre, la métaphysique n’est autre qu’une « limitation » imposée aux facultés délibératives, depuis Kant précisément, elle nous permet justement d’appréhender l’expérience comme donnée fondamentale, que les choses sont ainsi faites, mais qu’elles peuvent autant se présenter différemment ; ou comme l’indique Schopenhauer : « … la tâche consiste-t-elle moins à voir ce que personne n’a encore vu, qu’à penser, en face de ce que chacun voit, ce que personne n’a encore jamais penser ». Le terme régulateur de la métaphysique, si l’on peut dire, qu’elle affermit la raison au sein d’une expérience qu’elle ne constitue pas. De la sorte le champ reste formidablement ouvert, prétendre que la métaphysique se meure est du domaine de l’involution philosophique. D’autre part, la proportion bornée de l’esprit humain aurait tort de croire qu’elle puisse enclore l’unité d’un questionnement absolu qui de toute manière ne peut prétendre à sa fin entière qui serait comme l’indique Kant « Dieu ou le futur » ; les grammairiens ou philosophes analytiques ont juste amalgamé le questionnement à son jeu de langage, ce qui semble fort réducteur, reprenons la fameuse métaphore de Descartes : « Ainsi toute la Philosophie est comme un arbre dont les racines sont la Métaphysique, le tronc est la Physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la Médecine, la Mécanique et la Morale » - la philosophie analytique est la feuille qui tombe à l’automne dévorée par la larve parasitaire d’une logique implacable, pour laisser ces rameaux nus, propices au renouvellement de la doctrine ; analytiquement parlant, elle est donc, sur le plan métaphysique, un expédient philosophique.

Si la métaphysique se confond aux termes rationnels de la théologie, elle ne doit en aucun cas devenir un dogme, c’est pourquoi il convient que son usage « pratique » défie en prime abord les paralogismes inhérents aux promesses d’idéalités, d’un monde meilleur, pour revenir à ses fondamentaux, l’exploration des fondements de l’âme humaine : « Une religion dans les limites de la raison ».

 

 

Pour ce qui concerne le point de vue matérialiste c’est aussi péremptoire d’affirmer qu’il est contraire au périmètre d’étude métaphysique c’est seulement que le questionnement se situe à l’extérieur et bien au-delà du cercle, c’est l’attrait de la « critique » kantienne, car il nécessite que l’homme s’installe déjà en tant qu’Etre pensant, théorique, quand Marx affirme que le but de la philosophie est de transformer le monde, nul ne le contredira, mais avant cela il est nécessaire de le comprendre, les postulats sont complémentaires sans être contradictoires.

Le système de Schopenhauer est fort pratique si on le prend dans sa globalité, il nous fournit une disposition avisée sinon éveillée de l’observateur en osmose à la nature, sa pensée nous fait remarquer que l’unique source de la connaissance philosophique, si elle n’est pas basée essentiellement sur l’étude de la nature, est bien fondée sur la représentation empirique, le  microcosme s’incorpore au macrocosme, l’intuition de son « moi » propre à la conscience du monde d’où l’expérience tire sa substance. Les Parerga montrent à quel point son degré d’appréciation, de sincérité auprès de la nature, est poussé au plus profond de la persistance, de la représentation de chaque phénomène ; bien que postérieures au « Monde comme volonté et comme représentation » les observations contenues  dans « Parerga et Paralipomena » s’affichent comme pierre de touche au processus de réflexion du philosophe, l’ouvrage est centré sur cette parole « canonique» : selon Schopenhauer tout converge ou se généralise au sein de la nature en une force univoque, la volonté, volonté visible et matérielle qui accroit son phénomène sous des formes et des moyens variés pour atteindre avec l’objectivation de la volonté humaine son degré le plus complexe ; en outre, la pluralité des choses n’est conditionnée que par le « principe d’individuation », si bien que Schopenhauer considère que la volonté humaine échappe à son propre phénomène, car «…la pluralité des choses, dans le temps et l’espace, qui composent à eux son objectité, ne la concerne pas, et, en dépit d’eux, elle reste indivisible », perspective éclairante car de là sont déterminées les ramifications de l’unité de la conscience, soit empirique, soit logique, pour la première contingente et simplement subjective (utile pour les concepts), la seconde, nécessaire et objective, requise pour les jugements et leur possibilité (cf. schématisme Kant). Ainsi volonté et chose en soi sont l’unique qui lie la partie au tout, c’est à dire à la visibilité, l’objectivation du monde en tant que représentation, en conséquence, la variabilité des manifestations « visibles » sera pour la faculté intuitive le remarquable graduel et statique de l’objectivation des Idées platoniciennes. Le grand intérêt pour la théorie des Idées de Platon, sinon d’exhumer les vestiges antiques d’une génération métaphysique occultée, entièrement cristallisée jusqu’à l’ère cartésienne, est davantage pratique puisque l’attribut éclairant du principe objectif et multiple de l’Idée ne va pas sans une théorie générale de la connaissance, on achoppe aux termes de l’empirisme ; pourtant si comme Schopenhauer le démontre, le caractère intelligible coïncide bien avec celui de l’Idée, il en reste pas moins que dans le cadre de nos recherches métaphysiques cette théorie ancestrale des idées platoniciennes doit être abandonnée, puisque la chose en soi est en effet dégagée des phénomènes qui la composent (la connaissance), puis, comme l’indique Kant dans ses réflexions métaphysiques : « Dans toute science, si nous faisons abstraction du nombre des connaissances, le but essentiel est de la distinguer de la simple opinion, partant, la certitude. La méthode dont on se sert en elle, est simplement le moyen de parvenir à cette dernière », cette « méthode » est la voie privilégiée qu’emprunte la métaphysique, elle est critique puis analytique en assignant précisément le champ de l’expérience, elle exige « une intuition sensible pure à priori au fondement de l’intuition [empirique] et des concepts purs à priori au fondement du concept [lui aussi empirique] » ; or pour que la Raison puisse saisir le monde au-delà de l’expérience, s’élever aux objets suprasensibles, happer sa liberté en se libérant des concepts limitatifs d’espace et de temps, elle doit en prime abord « penser » le monde négativement, c’est-à-dire en libérant l’entendement des conditions qui persistent et rendent la totalité impossible, et cela n’est possible qu’aux moyens de concepts moraux qui seuls permettent de saisir positivement l’existence, de « penser », de-là une métaphysique des mœurs, laquelle conditionne la voie substantielle : la métaphysique de la nature ; puis esthétique : métaphysique du beau, pour reprendre la tripartition schopenhauerienne, base sur laquelle repose l’essentiel de nos connaissances. Ces grands principes sont malgré tout anticipatifs, ils sont au fondement de l’appréhension puis association transcendantale du monde, la dialectique en raison de ses affinités premières à renier l’expression de véracité objective peut confondre les rapports de la raison, ou tout au moins les limiter au champ dialectique, c’est pourquoi elle doit demeurer  la marque du  devoir d’affirmation, de recognition, les principes nécessaires de la « Pensée » en métaphysique.

C’est probablement le caractère « insuffisant » de la métaphysique qui pousse ses détracteurs à lui refuser le qualificatif de science, et pourtant   « Si c'est une science, d'où vient qu'elle ne peut s'accréditer de manière universelle et durable comme les autres sciences ? Si ce n'en est pas une, comment se fait-il qu'elle ne cesse de tout faire pour avoir l'air d'une science et qu'elle nourrit l'intelligence humaine d'espérances aussi incessantes que toujours insatisfaites. Donc, que ce soit pour démontrer qu'elle sait ou qu'elle ne sait pas, il faut une bonne fois établir quelque chose de certain, car il est impossible de demeurer plus longtemps sur le pied où nous sommes actuellement avec Elle ».

La curiosité chez Heidegger, voire la Réduction eidétique ou la phénoménologie intentionnelle chez Husserl montre que le chemin est toujours tracé, que la volonté d’aboutir n’a jamais été aussi vivace ; en somme les canons de la Philosophie rejoignent aussi et nécessairement ceux de la psychologie « rationnelle », au sens où celle-ci se veut construite sur la proposition « Je pense », en tant que substance  à priori […].  

 

«  Le Philosophe qui entre ici

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25/09/2014
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Schopenhauer - Didier Raymond -

Un livre intéressant et je trouve complémentaire à l'œuvre de Schopenhauer dans la mesure où Didier Raymond nous livre ici de précieux éléments de la vie du philosophe, la partie biographie est tout à fait éclairante, on découvre un jeune homme sensible, écrivant des poèmes et s'indignant précocement de la misère du monde, une jeunesse faite de voyages de découvertes, de « domestication » aristocratique, pourtant l’étonnante franchise du jeune penseur face à la bigoterie de sa classe nous laisse coi ; on apprend aussi que Schopenhauer s’est fait une idée précise des femmes au regard de l’attitude purement niaise et frivole de sa mère, laquelle aura délaissé le père aimé dans la souffrance… la sœur profondément atone aux événements, effacée, tout cela confortera Schopenhauer dans les faits que les femmes sont des êtres dénuées de spiritualité, enclines à trahir, et incapables de fortifier une relation autour de vertus amoureuses. Ainsi la misogynie profonde de Schopenhauer (Essai sur les femmes) n’est qu’un agrégé de rapports affectifs familiaux mal vécus, sa vie émotionnelle une quête incessante, obsédante, de rapports dépouillés, où l’objet sexuel sera une cause de souffrance perpétuelle. D’ailleurs Nietzsche ne s’est pas trompé lorsqu’il remarque une forte personnalité intellectuelle à la sexualité mal refoulée. De là affirmer que sa pensée ait pu être dévorée par cet « ennui » romantique constant, on peut le croire, en tout cas le caractère solitaire de sa philosophie et du personnage en est une preuve sinon un indice de marginalisation intellectuelle où les objets d’insatisfactions de la vie donneront lieu au phénomène d’ascèse, point central de sa philosophie. Bien entendu, Schopenhauer sera resté lucide sur le sort des hommes, et la fin de sa vie sera non moins apaisée et reconnu pour l’œuvre qu’elle laissera à la postérité.

 

La partie analytique reste assez superficielle et nous apprend rien de plus, si les principes du « Monde comme volonté et comme représentation » ont déjà été assimilés.

 

Enfin l’auteur a eu la très bonne idée d’illustrer son propos par des lithographies exceptionnellement bien choisies, de photos et autre daguerréotypes, on découvre ainsi par l’image et par le propos le parcours initiatique du penseur de « l’ennui » : « La vie oscille comme un pendule, de droite à gauche de la souffrance à l’ennui ».

 

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28/08/2014
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"Le monde comme Volonté et comme Représentation"

Un œuvre résolument moderne, qui transgresse un peu tous les mécanismes de substruction philosophique ; le corpus kantien y occupe d’ailleurs une place singulière, en particulier la partie critique des « antinomies de la Raison », notons que l’idéalisme transcendantal est perçu par Schopenhauer comme une source tangible du caractère objectivant de la « volonté » philosophique : la subjectivité absolue.

Si l’œuvre de Schopenhauer s’affiche en marge des philosophies idéalistes de son temps c’est justement parce que les idées avancées sont révolutionnaires, réduire sa pensée à une philosophie pessimiste montre uniquement une compréhension inachevée du propos, auquel on refuse toute franchise, une mauvaise foi sartrienne contre l’existence qui n’a jamais, quant à elle, maquillée ses apparences tragiques, les Grecs ont inventé l’esprit tragique sans un accord vraisemblable à l’existence ; il est commun, en effet, qu’une philosophie s’entiche du courant qui la vu naître, qu’on ne perçoive plus, à travers lui, que la répétition d’idées protéiformes, mais clairement Schopenhauer nous livre  une pensée très personnelle, presque sans filiation, mais étonnamment lucide, une vision du monde sans embellissement. Fut-ce peut-être la manière la plus honnête d’enclore ce moment fort de la Philosophie, l’idéalisme allemand, encensé, entrainé dans les hauteurs montagneuses sous l’influence de la littérature classico-romantique.

 

 « Cette volonté, ce monde, c’est nous-mêmes ; la représentation fait partie du monde, dont elle est une des faces ; quant à la forme de cette représentation, c’est l’espace et le temps, c’est par suite tout ce qui existe au point de vue de l’espace et du temps, en quelque lieu et en quelque instant que ce soit ».

L’idée générale chez Schopenhauer peut se traduire par ce mouvement de bascule entre d’une part la représentation et d’autre part le monde considéré comme « représentation », c’est-à-dire l’objectité adéquate de la « Volonté ».

 

Pour Schopenhauer, la « Volonté » est un phénomène global, perçu dans un ensemble naturel homogène, où chaque élément est animé par une force indivisible, ça peut sembler un peu simpliste, à première vue, d’autant que l’argumentation du général au particulier, de la nature à l‘homme et vice versa  [pour ce qui relève de la chose en soi] peut sembler obscure de ce point de vue, puisque la volonté humaine, la démarche qui lie la motivation des hommes exige des contreparties autrement plus spécifiques qu’une zoologie grégaire propre à l’instinct animal, privé de liberté…, mais davantage encore si l’on devait désigner la volonté chez la plante, or pour Schopenhauer tout est « Volonté », un principe nominal de droit commun en quoi la justice universelle doit trouver son mode d’expression authentique. Une perspective philosophique directement empruntée à la sagesse indienne, en particulier le « Veda » et les Upanishad dont on sait que Schopenhauer a étudié la plupart des textes, sa pensée en est pénétrée de part en part : « Le Veda est une puissance agissante fondamentale qui se manifeste dans l'intuition cognitive de l'ordre cosmique par des hommes inspirés ».

A présent, si une force, « la volonté », distingue l’essence organique du reste de la matière (inorganique), et que dans le premier cas une « volonté » particulière rend possible la connaissance du monde, puis l’expérience (l’entendement), par la chose en soi, pour laquelle aucune loi ne s’applique, excepté la cause phénoménale à quoi est assujettie la connaissance des autres phénomènes réglée dans une pluralité causale où à chaque fois la fin se rapporte au phénomène dont la réalité constitutive n’est conditionnée, n’est rendue possible que par le temps et l’espace, c’est donc que notre expérience  n’est conditionnée que par la connaissance des phénomènes, pourtant la chose en soi, qui pourtant est « volonté », ne possède aucun caractère particulier, elle est presque un concept vide.

D’autre part, c’est aussi à titre de phénomène que l’Idée platonicienne prend la forme du principe de Raison, l’essence même du principe d’individuation, Schopenhauer emprunte directement à Platon le principe selon lequel tout phénomène d’Idée se manifeste par la matière, sa qualité intrinsèque, seulement on remarquera que Platon exclut tout principe d’Idée « intermédiaire », pour cela il suffira de se rapporter au « Timée » dont le caractère obscure du texte laisse toutefois la lumière sur les rudiments platoniciens dont le principe philosophique est parvenu jusqu’à nous. On notera également sous cette perspective la raison pour laquelle Platon portait une aversion toute particulière contre les idées poétiques, car de ce point de vue, de ce degré inférieur d’objectité de la volonté, Platon reste soumis à la pesanteur générale de la matière, une compréhension esthétique et rationaliste du phénomène, la distance ne manifeste aucun conflit pour Platon car il se restreint à « l’aspect » constitutif et nécessaire de l’Idée, tout contraste est exclu de la gouvernance de la cité. Si Platon rationnalise  autant le concept d’idées abstraites en opposant le monde sensible, celui de la croyance, au monde intelligible, il le fait de manière absolue et arbitraire, il bannira ainsi les poètes de la cité, les Idées les plus subversives et possiblement tendancieuses pour la république d’Athènes, et pourtant la quintessence même de l’humanité ; à ce propos, le procès et la mort de Socrate témoigne aussi d’une période troublée où l’esprit démocratique, essoufflé, nécessitât plutôt une forme d’ordre républicain dont Platon fut le plus obstiné  « des policiers ». Mais le rationalisme Platonique est bel et bien fondé, Schopenhauer montre en quoi cet état d’objectivation basic de la volonté, calqué sur la nature animale et physionomique du monde, peut atteindre une sphère éminemment plus élevée où l’expression même de l’Idée traduit l’expérience intuitive et historiale donc continue des actions et des aspirations des hommes, ces Idées empruntent des chemins graduels, des contours abstraits ; un génie que dévoile aussi le genre poétique dans sa difficulté d’exécution compte tenu la hauteur des impressions qu’il produit. Cela implique une réflexion plus vaste encore sur la portée du langage, cette parole sacrée, dont les Grecs ont saisi comme personne la portée décisive : « Les Grecs, qui, d’une manière unique en son genre, pensaient à partir de leur langage, c’est-à-dire recevaient de lui leur façon d’Etre (Dasein) » Heidegger. Ainsi le processus d’individuation intervient en ce sens par l’assimilation au langage poétique, puisque l’expression de l’Idée est le degré le plus haut d’objectivation de la volonté, il prend avec l’œuvre poétique sa mesure la plus significative. 

 

« Plein de mérites, mais en poète,

L’homme habite sur cette terre. »

Hölderlin.

                                                                            « Un vent doux souffle du ciel bleu.

                                                                           Le myrte se tait, et le laurier se dresse immobile. »

                                                                          Goethe.

 

« Nous sommes un signes »…dit le poète, entretenant la proximité, l’éloignement, parmi les hommes et toujours manquant.

 

Ainsi les Idées (au sens où Platon l’attend malgré son rationalisme) sont l’objectivation adéquate de la volonté,  que l’on reconnait dans les domaines de l’Art ce plus haut degré du principe d’individuation, car l’homme y reconnait les Idées les plus nobles, le sublime.

                                

La « volonté » est le caractère insaisissable de la conscience, par essence, elle est le regain de liberté intangible auquel l’Etre se fond à l’existence, pourtant à elle seule ne constitue rien de concret, c’est donc qu’elle est le sujet de la connaissance soumise au principe de raison suffisante comme nous l’indique Schopenhauer, mais pas seulement car si nous éliminons tout ce qui a trait au principe de nécessité, on remarque que l’intelligence, bornée pour les adeptes de la « raison suffisante », aspire à une représentation plus haute où justement la sphère universelle lui est révélée, toujours en gardant à l’esprit que l’homme reconnait en lui la forme objective de sa volonté (Idée/principe d’individuation), Schopenhauer nous indique que pour la plupart ce champ d’observation universel est voilé (le voile de  Maya) par le commerce habituel qui cantonne la raison aux seuls phénomènes, l’humanité ne perçoit plus l’essence des choses. Et de là s’affichent les imperfections inévitables de la nature humaine, l’homme est emprisonné par un principe d’individuation enclos sur la seule cause phénoménale, et comme l’existence est une lutte constante contre les revers du sort, il se cramponne en faisant ressortir ses instincts "grégaires", souvent au détriment d’autrui, on croit au bonheur alors qu’en réalité cette satisfaction, d’ailleurs éphémère, n’est qu’une contrefaction d’un égoïsme pour le coup universel. On va pas demander à Schopenhauer de remettre en cause les opposés qui s’entrechoquent dans la volonté de vivre, seulement on perçoit ostensiblement que l’aspect des choses, la vision courante des phénomènes, provoque la cause tourmentée et l’abandon du principe d’individuation, en ce sens rien n’est formaté aux yeux de la raison, l’intelligence qui affranchit la volonté des « lois » de la nécessité doit entrevoir les principes qui régissent la justice et le bien universels. Tel est le principe philosophique qui ressort de l’ouvrage de Schopenhauer, outre les multiples points abordés dans les domaines de l’Art, de la métaphysique, de l’éthique, de l’esthétique, du droit de la propriété etc.

 

Si le « Monde comme volonté et comme représentation » n’a pas su trouver ses lecteurs, on peut croire que le caractère négatif du propos, pourtant lucide, ne pouvait satisfaire aux attentes des chaires universitaires, à l’Idée d’une pensée qui avance, témoin d’une construction pour l’avenir ; ajoutons un personnage profondément antipathique à l’ego surdimensionné, et on vous sert les ingrédients d’un ostracisme philosophique tout à fait convenu. 

 

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21/05/2014
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