Science-de-la-liaison

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Métaphysique.


"Introduction à la métaphysique" - Heidegger -

« Introduction à la métaphysique » 

 

La question de la métaphysique admet plus d’interrogations qu’elle ne propose de concept, de mode déterminé ou de propriété particulière ; elle surplombe gaillardement son précipice, car la chute annonce le sublime, à elle seule, l’unité exclusive des connaissances et la certitude de leur établissement. Cette aptitude générationnelle à considérer la genèse des idées est l’essence même de la philosophie, fonction des époques elle marque sa ligne d’horizon plus ou moins nette et dénote par un lien de causalité unique le rapport du monde à son devenir propre, une cadrature à géométrie variable sur quoi le destin assoit sa Clepsydre. Admettons, à ce stade, que l’acception est indiciblement liée au phénomène d’« angoisse », qu’elle provoque son enfermement : angoisse = nihilisme ; la captivité, pour le plus grand nombre, consiste à s’abandonner à l’impulsion intérieure et involontaire des mécanismes physiologiques ; du reste, je vais m’abstenir car ce domaine m’est clairement hors d’atteinte. Quant à la pensée, l’être-de-l’étant du « λόγος », préférons la vérité au sens du dévoilement « ἀλήθεια », prend-elle avec la rationalité cartésienne une assise plus confortable ? C’est assez douteux, en effet, mais Descartes formulât une conception de la subjectivité-relative étonnamment novatrice pour l’époque, dans la mesure où l’interprétation galiléenne de l’étant, l’idéalité d’un étant mathématiquement projetable, infini et par nature indéfini, s’intégrait consubstantiellement à une nécessité d’apodicticité philosophique ; la problématique n’est pas seulement de digérer une nouvelle définition du monde scientifique et par corrélat préscientifique (sensible) pour Descartes, mais d’asseoir avec prudence (et probablement angoisse) une philosophie jamais entrevue jusqu’à lors, propre à satisfaire son génie visionnaire. Ce creuset métaphysique suggéré par la science galiléenne demandât à Descartes que son être soit dans la certitude de la représentabilité du non-être, c'est-à-dire le fameux doute cartésien, le « Je pense donc je suis » promeut la substance pensante (rapport du sujet à l’objet), mais il ne cherche pas la finalité, plutôt une loi la régissant. Dès lors cette promesse d’évidence désigne le sujet comme seul être pensant, l’exigence psychologique de Descartes, la rétrogression de l’égo-cogito cartésien qu’Husserl défendît avec entêtement. Cette relative digression au texte d’Heidegger est nécessaire car Descartes se présente comme le pivot incontournable de l’œuvre philosophique. Mentionner Descartes nous maintient éloigner d’un relativisme leurré, et pour cause, la philosophie, depuis lors, écrivît La juste mesure, prompte à considérer son destin, Descartes c’est l’Enthousiasme, le Courage de la pensée qui jamais ne s’est reniée.  

Sans trop biaiser le Sujet, ni même chercher dans le relativisme historique une quelconque réponse, ce qui nous mènerait dans une impasse  – explicite chez Nietzsche, Kant, Thomas d’Aquin... –, la grande métaphysique baigne l’existence, la pensée réflexive, la subjectivité, d’une imprécision naturelle, ainsi la technè « τέχνη », la science, proposeraient une alternative tout compte fait assez séduisante -- dont le potentiel de vérité ajuste variablement la distorsion, cette sensation infuse d’éloignement de tout phénomène possiblement sensible, d’ailleurs l’histoire de la physique est aussi l’histoire de la métaphysique, or cette dernière est aussi le noyau de la philosophie. C’est bien à cet endroit que la « Krisis » poinçonne l’existence d’une équivoque cruciale, et désigne une épistémologie en perte de conscience absolue. Heidegger, dans la droite ligne d’une phénoménologie transcendantale héritée d’Husserl, se pose la question suivante : « Pourquoi donc y a-t-il de l’étant et non pas plutôt rien ? » et nous indique ensuite : « La question s’impose à nous  comme occupant le premier rang, d’abord parce qu’elle est la plus vaste, ensuite parce qu’elle est la plus profonde, enfin parce qu’elle est la plus originaire ».

Heidegger propose une introduction à la métaphysique, car la question est la permanence du questionnement absolu qui perdure dans le devenir du raisonnement et de l’épanouissement philosophique, c’est aussi pourquoi le relativisme historique nous mène dans le mur, car rien n’est plus permanent que l’occultation laquelle fonde le questionnement de l’étant et précisément l’essence d’être.

[ Maintenant  si une telle volonté d’aboutissement idéelle perdure, c’est aussi et pourquoi nous ne serons jamais en mesure d’atteindre pareil avènement  -- c’est la victoire écrasante de l’être sur le néant : « Pourquoi y a-t-il de l’étant et non pas plutôt rien ? » ; or cette rectitude intellectuelle est semble-t-il à repenser, pas seulement parce que ce questionnement, les réponses à disposition nous astreignent à une faculté de raisonner prédéterminée, mais clairement parce qu’il bride l’intuition pour des domaines transverses, d’ailleurs le miracle scientifique survient souvent lorsque la recherche s’écarte des sentiers battus, on le voit bien s’agissant des théories physiciennes les plus excentriques, la métaphysique est là tapie quelque part et ne demande qu’à surgir, elle est l’avant et l’après de la théorisation scientifique, c'est-à-dire la Philosophie ].

Ainsi la métaphysique est jointe à l’humanité et survient avec le plus merveilleux des miracles, ………….…………l’apparition de la conscience.

Heidegger nous livre un témoignage philosophique SAISISSANT.

 

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"...c'est précisément en posant ces questions sans réponse que nous affirmons notre humanité....."  Gadamer


18/07/2013
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