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"Etre et temps" - Heidegger -

-o- « Etre et temps » -o-o-


Heidegger pose la question de l'être à la différence des philosophies antérieures, précisément avant Descartes, où seul l'étant était interrogé, ce faisant sur une base anthropologique naïve ; déjà chez Aristote l'ontologie de l'être se voulait consubstantielle à la métaphysique « une science de l'être en tant qu'être » (cf. hiérarchisation aristotélicienne des disciplines scientifiques), qu'on pouvait dès lors déterminer comme insoluble sans questionnement préalable ; Heidegger nous précise d'ailleurs que la question soulevée comporte en son sein une difficulté quant à l'essence du questionnement et sa finalité ontologique : 1- L'être est le concept le plus général ; 2- le concept d'être est indéfinissable ; 3 – L'être est le concept qui va de soi, ce triptyque pris en considération, on conçoit la difficulté pour Aristote de s'en tenir à une problématique formelle de l'être. Or l'ontologie est le bras armé du questionnement que suggère Heidegger, elle est la finalité ontique revenant sans cesse en question dans l'étant à partir duquel l'être définit son ontologie, c'est-à-dire son sens d'être. 
« le sens de l'être de cet étant, que nous nommons DASEIN, va se révéler avec la « temporellité ».
Aussi déterminer ce que l'ontologie a pour thème est l'essence même de l'intention philosophique, intention prise par Edmund Husserl, dont l'héritage phénoménologique (cartésien) nous livre l'œuvre de constitution fondamentale au monde, où le sens d'être d‘Heidegger se réclame d'une mise en évidence d'un être de l'étant occulté, que l'entreprise phénoménologique a pour tâche d'éclairer, une mise en évidence des « arrière-mondes », « ce droit aux choses même », cette manière d'accéder à et de déterminer légitimement ce que l'ontologie a de masqué, c'est la mission du phénoménologue ; prétendre que les philosophes de l'antiquité pratiquaient une « phénoménologie-cartésienne » n'est semble-t-il pas dénué de sens, du sens d'être dans cet étant : « C'est justement parce que les phénomènes ne sont d'abord et la plus souvent pas donnés que la phénoménologie réponde à un besoin. le concept d'être-occulté est la contrepartie du celui de « phénomène ». C'est seulement que la question chez les grecques relevait plus de l'étant en tant que révélation sensible de la vérité, un concept excluant le cercle vicié de la subjectivité se réclamant d'elle-même (cf. la réaction virulente de l'aéropage d'Athènes contre Socrate). de sorte qu'en regardant l'héritage des présocratiques et le projet subséquent de la philosophie on admette que trop peu l'orthodoxie analytique où l'ontologie côtoie un utilitarisme diachronique. le fil d'Ariane philosophique nous livre une perception anthropologique progressive, où la question du sens d'être sera bientôt au centre du débat philosophique, certains philosophes tel que Nietzsche émettront de légitimes réserves quant au pouvoir supérieur que s'arroge la philosophie, et l'axiomatique de la phénoménologie notamment, bien qu'elle lui soit postérieure, remarque au demeurant pointée vers la dialectique socratique et le platonisme d'une vérité absolue : « que donc la pensée sinon se penser elle-même ». On peut noter qu'Heidegger attache une importance toute particulière à la philosophie de Nietzsche qu'il considère comme La prise de position fondamentale face à la métaphysique : « C'est l'étude de Nietzsche qui a fait passer Heidegger du point de vue de la remonté au fondement de la métaphysique à celui de son dépassement ». En effet pour Heidegger le concept de volonté de puissance représente en fin de compte la forme ultime de celle de la subjectivité conçue à la manière des philosophies modernes.
« L'ontologie de la vie se fait par voie d'interprétation privative ; elle détermine ce qui doit être pour que puisse être quelque chose de tel que rien-que-vivre »
Heidegger marque une césure avec le courant de l'individuation historialisée de Dilthey, on note que la structuration psychique comporte une base ontologique secondaire, laquelle s'incrémente au même titre que la problématique de l'anthropologie biologique, quant à la question du genre d'être à l'étant ce « questionnement » nécessite un spectre plus large, non thétique, l'époché globale d'Husserl en quelques sortes, l'ontologie non positionnelle du DASEIN n'excluant les soubassements ontologiques de la vie. Voyons ici une dénaturalisation du DASEIN : « le DASEIN pour sa part ne se détermine jamais ontologiquement quand on le pose d'abord comme vie ». Pour autant on peut s'interroger sur la place que laisse Heidegger à l'herméneutique catégoriale du procédé psychique quand il nous affirme que «les actes sont quelques choses de non psychique » soit on comprend que c'est la place du « moi » qui prévaut ici du « je » en tant qu'il se détermine comme justification réflexive (res cogitans) de ses actions, lesquelles parviennent en second plan du procédé existentialiste, et tout en inversant le rapport Heidegger justifie l'auto-reflexivité non thétique et pourtant ontologique de son DASEIN, c'est l'apriori qui prévaut ici ; les indices annonciateurs à la détermination projective de son DASEIN ns sont livrés, l'essence existentialiste est suggérée, Sartre : « Etre et néant » ; dont le texte comporte bien plus que des analogies parfois !


La grammaire philosophique d'Heidegger, qui faut avouer est catégoriquement plus accessible que le codex sartrien, mais au demeurant aussi sophistiquée dès lors qu'il s'agisse d'exprimer par les mots l'anhypothétique disposition de l'être à l'étant, de prétendre formuler, d'énoncer les attributs de son DASEIN ne peut que formuler une direction, vers laquelle la primauté de l'être-au – au sens de la révélation phénoménologique – sera dévoilée en tant que « comportement adéquate », non-thétique puisque le DASEIN est dénaturalisé donc a-théorique ; de sorte qu'une remise en question fondamentale du monde sensible est présupposée, une redéfinition du tronc commun théorique, de la connaissance dans son ensemble, c'est de cette manière que le scientifique objective la cadrature de son activité, rationnelle par ailleurs, que l'artisan est afféré dans son métier. Cette attitude pré-phénoménologique de l'être-au monde n'est pas que l'affaire des philosophies et philosophes. Elle est au fondement même de l'activité humaine et de chacun.
« Etre et temps » est une possibilité où l'être est révéler dans la quotidienneté par sa curiosité, une mobilisation temporalisée du DASEIN envers la vérité historique du monde, et non cette foi usurpée ds la vérité que Nietzsche nous dépeint ds « Humain, trop humain » :
« C'est parce que l'homme a cru, durant de longs espaces de temps, aux idées et aux noms des choses comme à des æternæ veritates, qu'il s'est donné cet orgueil avec lequel il s'élevait au-dessus de la bête : il pensait réellement avoir dans le langage la connaissance du monde. le créateur de mots n'était pas assez modeste pour croire qu'il ne faisait que donner aux choses des désignations, il se figurait au contraire exprimer par les mois la science la plus élevée des choses ; en fait, le langage est le premier degré de l'effort vers la science. C'est la foi dans la vérité trouvée dont, ici encore, ont dérivé les sources de force les plus puissante ».

 

 

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18/07/2013
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