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Introduction à la psychologie clinique. - Jean–Louis Pedinielli -

 

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Pour la clinique freudienne, il est impossible d'établir un diagnostic à partir des seuls symptômes observables. Le diagnostic nécessite une étude métapsychologique, c'est à dire l'étude des phénomènes inconscients, or celui-ci dans une lettre adressée à Fliess dira ceci : « Maintenant la connexion avec la psychologie telle qu’elle se présente dans les études (sur l’hystérie) sort du chaos ; j’aperçois les relations avec le conflit, avec la vie, tout ce que j’aimerais appeler psychologie clinique ».

Le mot « clinique » vient du grec klinê, le lit. Il est longtemps utilisé comme un adjectif et se réfère à la pratique médicale : l’observation par le médecin au lit du patient. C’est à partir de cette observation que le médecin pose son diagnostic et prescrit un traitement. Mais la partie clinique de l’entretien (en psychologie) ne peut réellement se satisfaire de faits observables sur le champ naturaliste et organisé de la vie des individus, la fameuse sentence d’Husserl nous le rappelle : « Déduire n’est point éclaircir…. » ; L’individualisation se constitue par l’être du langage, c’est ce dernier qui constitue et fait exister le sujet, c’est aussi l’instrument essentiel dont dispose l’évaluation clinique pour définir une méthodologie référentielle (soin, suivi thérapeutique …).

 

L’herméneutique moderne implique que la psychologie clinique se confonde avec le pathos (psychopathologie), c’est certain que l’orientation pratique, -- la pluralité des hypothèses, des modes de fonctionnement individuel --, ne peut s’écarter du domaine si singulier des conduites névrotiques - ce thésaurus l'accompagne -, où l’individu se construit un univers propre, détaché de la réalité, de la totalité – d’ailleurs c’est un regard changeant sur la folie dans l’histoire qui constituât la raison de l’émergence des sciences anthropologiques et particulièrement la psychologie. Pour autant celle-ci constitue un domaine très fouillé de la norme, des « conduites dites normales », car c’est communément admis que la psychologie doit s’appliquer à décoder les principes réglés de l’existence, les « modèles sociaux »  -- on retrouvera cette thématique dans la psychanalyse existentielle chez Sartre (bien qu’il ne lui autorise aucune profondeur) -- pas seulement sous les traits du corpus préexistant, ou sous le pouvoir normalisant des institutions.

Ainsi la perspective sémiologique du pathos aiguille le pré-diagnostic clinique, éloignant sinon une discipline qui finalement s’annonce comme le catalyseur naturel des existants sociaux.  

 

Jean–Louis Pedinielli (professeur de psychopathologie et psychologie clinique à l’université d’Aix-Marseille) part des fondations originelles en indiquant méthodologie, principes et conduite de l’entretien pour finalement nous donner un aperçu éclaté des interventions dans les domaines de la recherche, de l’éthique ; le livre ne s’adresse pas seulement aux étudiants, chercheurs etc….mais à tous ceux qui comme l’auteur trouve « …ce domaine (la psychologie clinique) comme l’un des plus passionnants et les plus fertiles tant dans son orientation pratique visant la prise en compte de la souffrance ou des conflits d’un individu, que dans la production de connaissances qui permettent de mieux comprendre, voire d’expliquer, la manière dont l’homme construit son monde ».

 

 



30/07/2013
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