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"Crime et châtiment" - Fiodor Dostoïevski -

« Crime et châtiment » 

 

La thématique criminelle est commune en littérature, mais Dostoïevski l’aborde d’une manière assez peu conventionnelle dans « Crime et châtiment », où se confrontent volonté de puissance criminelle et rédemption existentielle – dialogue entre Raskolnikov et le juge Porphyre – 5ème partie ; d’ailleurs on débattra encore longtemps sur l’à-propos d’une étiquette existentialiste, chez Dostoïevski.

Les personnages se parent d’une réelle épaisseur de vérité, outragés par la froideur pétersbourgeoise, les mises en situations évoquent une atmosphère terreuse, sans jamais s’effondrer dans l’indigence. On ressent indéniablement autour de Raskolnikov (le personnage central du Roman) la prégnance du cocon familial et son enchâssement dans la société russe. L’écriture de Dostoïevski est rythmée, ciselée aux environs d’une psychologie opportune, on s’éprend ainsi des motivations de Raskolnikov, en lui cherchant d’éventuels prétextes, mais plutôt que l’acte criminel en lui-même, c’est bien le jugement refoulé, vacillant entre instants de lucidité et folie, que révèle en filigrane la progression funeste et moribonde de Raskolnikov, étudiant cultivé et nonobstant désœuvré. Ce grand Littérateur qu’est Dostoïevski esquisse, pourfend,  la noirceur malfamée des rues pétersbourgeoises, brossant en l’icône de Raskolnikov,  le profil type de l’antihéros littéraire que le lecteur ne rangera jamais au rang de mécréant, considérant la nature antagonique et criminelle de son action.

« La jeunesse cultivée s’étiole et périt dans des rêves irréalisables, elle se perd dans de monstrueuses théories », l’environnement nauséabond dans lequel Raskolnikov médite et tente de se justifier pourrait inscrire son acte comme la volonté de rompre avec ce nivellement des valeurs morales où la loi du talion devient le vecteur d’une justice achevée par l’inertie du pouvoir des justes ; de sortes qu’une théorie pourrait s’échafauder et donner un prétexte presque légitime à Raskolnikov qui innocente son personnage sous l’icône de Napoléon (CQFD).

Dostoïevski s’applique à dissoner, autour des principes organisationnels de la famille russe, les habitudes considérées dans une société où le jugement demeure plus que jamais otage des actes individuels.

Une Œuvre d’une Intensité MA..GIS..TR..ALE !!

 

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31/08/2013
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