Science-de-la-liaison

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Schopenhauer - Didier Raymond -

Un livre intéressant et je trouve complémentaire à l'œuvre de Schopenhauer dans la mesure où Didier Raymond nous livre ici de précieux éléments de la vie du philosophe, la partie biographie est tout à fait éclairante, on découvre un jeune homme sensible, écrivant des poèmes et s'indignant précocement de la misère du monde, une jeunesse faite de voyages de découvertes, de « domestication » aristocratique, pourtant l’étonnante franchise du jeune penseur face à la bigoterie de sa classe nous laisse coi ; on apprend aussi que Schopenhauer s’est fait une idée précise des femmes au regard de l’attitude purement niaise et frivole de sa mère, laquelle aura délaissé le père aimé dans la souffrance… la sœur profondément atone aux événements, effacée, tout cela confortera Schopenhauer dans les faits que les femmes sont des êtres dénuées de spiritualité, enclines à trahir, et incapables de fortifier une relation autour de vertus amoureuses. Ainsi la misogynie profonde de Schopenhauer (Essai sur les femmes) n’est qu’un agrégé de rapports affectifs familiaux mal vécus, sa vie émotionnelle une quête incessante, obsédante, de rapports dépouillés, où l’objet sexuel sera une cause de souffrance perpétuelle. D’ailleurs Nietzsche ne s’est pas trompé lorsqu’il remarque une forte personnalité intellectuelle à la sexualité mal refoulée. De là affirmer que sa pensée ait pu être dévorée par cet « ennui » romantique constant, on peut le croire, en tout cas le caractère solitaire de sa philosophie et du personnage en est une preuve sinon un indice de marginalisation intellectuelle où les objets d’insatisfactions de la vie donneront lieu au phénomène d’ascèse, point central de sa philosophie. Bien entendu, Schopenhauer sera resté lucide sur le sort des hommes, et la fin de sa vie sera non moins apaisée et reconnu pour l’œuvre qu’elle laissera à la postérité.

 

La partie analytique reste assez superficielle et nous apprend rien de plus, si les principes du « Monde comme volonté et comme représentation » ont déjà été assimilés.

 

Enfin l’auteur a eu la très bonne idée d’illustrer son propos par des lithographies exceptionnellement bien choisies, de photos et autre daguerréotypes, on découvre ainsi par l’image et par le propos le parcours initiatique du penseur de « l’ennui » : « La vie oscille comme un pendule, de droite à gauche de la souffrance à l’ennui ».

 

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28/08/2014
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