Science-de-la-liaison

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Prolégomènes à toute métaphysique future.

Prolégomènes à toute métaphysique future :

Ce texte est paru en 1783, deux ans après la première parution de la « Critique de la raison pure », il s’inscrit au commencement d’une démarche de justification, d’exprimer plus clairement certains points de la critique demeurés obscurs ; Kant tient à clarifier la position de l’idéalisme transcendantal, selon lui confondu avec l’idéalisme dogmatique (Berkeley), ou sceptique (Descartes). Lorsque l’examen critique, fondé sur un idéalisme empirique, ne prend pas suffisamment en considération le caractère formel et synthétique que promeut la « critique de la raison pure ». Selon quoi la lecture des Prolégomènes doit isoler le principe analytique d’une raison pure pratique (et ce faisant la contre lecture du criticisme), c’est-à-dire postuler le fondement d’une raison pure pas seulement réunie dans ses concepts, mais réelle, un jugement reposant, in concreto, sur le principe de contradiction. Selon Kant il est nécessaire de s’affranchir du concept pour le dépasser, et seule une médiation convoquant l’intuition, « qui ne ment pas », doit permettre une distanciation de la synthèse. De cette manière, Kant use en prime abord de la connaissance mathématique et la science pure de la nature pour démontrer que la réalité est un jeu de l’intuition pure dont la construction permet de retracer le fondement de la nécessité ; exigence à laquelle la fondation d’une métaphysique doit aussi répondre puisque dérivant des concepts de l’entendement, et que la déduction transcendantale des concepts d’espace et de temps explique en même temps la possibilité d’une mathématique pure (intuition synthétique pure à priori - à visée apodictique) ; ainsi la métaphysique se caractérise par l’appoint analytique accordé au fondement subjectif de tous les phénomènes du monde externe (« que tous ce qui est donné à nos sens, au sens externe dans l’espace, et interne dans le temps n’est intuitionné par nous que comme il nous apparait, et non pas comme il est en lui-même », ainsi que « la partie n’est possible que par le tout »), synthèse à priori, ou comme l’indique fort justement Nietzsche : « que ces jugements soient seulement possibles »  - en sorte, comprenons que l’intuition précède son objet, bien qu’elle donne l’illusion d’être empirique, seulement parce qu’elle contient la réalité sensible : l’objet de nos sens, de nos concepts - . Kant tient à montrer la disposition naturellement établis d’une science métaphysique, au même titre que mathématique et science de la nature nous présentent « simplement » les objets à l’intuition. Sans décrire ici le processus à l’ouvrage dans la synthèse à priori des jugements (cf. voir tableaux ci-dessous), on voit bien à quel endroit se situe la philosophie, sa tâche ardue à démêler les concepts, qui dans la subjectivité précède toute impression réelle, mais parvient nonobstant à proposer une base de connaissances éclairantes pour la science et les comportements humains.

[ Pour autant, je m’interroge sur un point à la lecture du corpus kantien, il m’apparait que la déduction analytique des concepts ne peut pas seulement se justifier par égard à l’intuition mathématique des concepts d’espace et de temps, des objets de sens et de leur réalité objective (cela tient uniquement pour asseoir la légitimité d’une science, et notamment la métaphysique par inférence à ces dernières), d’autant plus que ce réalisme euclidien n’accorde aucune fantaisie, voire poésie à la déduction transcendantale, qui selon moi doit dépasser le cadre imposé par son « esthétique » dont le principe intangible, selon Kant, est de rendre objectivement valable (à l’entendement) l’unité synthétique des perceptions, par conséquent de déterminer une unité ou fonction logique de connexion dans les jugements à priori : principe de généralisation des jugements d'expériences par comparaison, et qui les rendent nécessaires à l'entendement (cf. voir tableau). Mais la déduction s’apprécie selon un surcroît de substance comme la chose (constitutif phénoménologique dérivé des lois de la nature), l’acte et l’esprit (et règle le champ intime de la conscience), et Kant n’a pas vu, à priori (cqfd), que la synthèse opère suivant une variable qui est propre à chacun et à lui-même d’ailleurs, laquelle prendra le titre d’Intentionnalité chez Husserl, Wittgenstein ou encore Brentano et verra apparaître des notions nouvelles comme la psychologie descriptive ; au même titre qu’il m’est préférable de lier les concepts philosophiques aux autres etc…. Pour autant, Kant a contribué exclusivement, et comme nul autre, à  rompre avec les idéaux abstrait du 17ème «  le sujet pensant », par l’influence considérable de sa philosophie sur les prémices d’une psychologie à venir ].

La démarche de Kant dans la « critique de la raison pure » est synthétique (le problème est exposé), dans les prolégomènes elle est analytique (distinction des différentes parties du problème de manière à définir La liaison nécessaire, en  substance dans la raison et dont nous allons voir le principes… ). On peut destiner ce texte plutôt aux enseignants, bien qu’il soit plus facile à lire que la critique elle-même, puisque dans tous les cas il apporte une vision plus claire des points de démonstrations synthétiques de la critique, laquelle implique fatigue et effort de compréhension. Kant devient pédagogue devant le vent tempétueux du criticisme !

 

Prolégomènes synthèse-1.jpg

 

Précisions apportées par Kant sur la table des catégories.jpg

 

Kant tente par l’apport catégorique de rendre toute fonction de réflexion logique, laquelle ne peut s’exécuter sans l’intuition sensible à son fondement, ce qui rend finalement tout jugement d’expérience possible ainsi que la validité empirique d’une connaissance étendue, du coup cela tente aussi de répondre à la question épineuse, comment une science de la nature est-elle possible ?

 

Dans cette quête incessante de validité, nos jugements empiriques (entendement) reçoivent une première homologie objective, donc fonctionnelle, du fait que chaque objet de l’expérience est soumis à des lois, et que dans la mesure où l’on connait ces lois (les propriétés d’apodicticité mathématique des concepts d’espace et de temps, à l'avènement des caractéristiques des choses de la nature, les premières s'appuyant sur leur évidence propre, et les secondes suite la confirmation qu'elles ne cessent de recevoir de l'expérience), puis catégories (2ème homologie), ces concepts sont à priori, et déterminent ou accréditent « toutes les propositions qui subsument toute perception sous ces concepts purs de l’entendement », et l’idée d’une raison pure ; reste à déterminer maintenant son mode d’acquisition transcendantal et ainsi tenter de répondre à la question qui intéresse chaque « soldat franc et loyal », à la lutte pour terrasser cette constance morale, et s'ouvrir aux cieux  dévoilés  d'une philosophie cristalline, aux éléments de la connaissance pure et universelle, «Pour les éveillés, il y a un monde un et commun, tandis que parmi ceux qui dorment, chacun s'en détourne vers le sien propre." écrivait Héraclite : Une métaphysique est-elle possible ?

 

Le concept des catégories marque une distance abstraite, nécessaire et mesurable, quant à l’emploi qui peut être fait du point de vue panoramique de l’expérience assujettie à l’entendement. Cette distanciation montre le périmètre de recherche possible en métaphysique, mais tient également à rassurer les plus sceptiques quant à l’absolutisme d’une discipline qui se fourvoierait à rechercher une objectivité quelconque d’un concept d’idée pellucide. Les idées comportent une apparence, tout est subordonné à l’exactitude du regard, Platon par le mythe de la « caverne » cherche aussi bien la luminescence qui guiderait le jugement à la probité, mais ce dirigisme ne prendrait pas le concept d’objectivité de l’idée pour apparent plutôt qu’exact, et tendrait davantage à éblouir l’esprit demeuré un long moment dans l’obscurité, désaccoutumé à la lumière ; ces prémisses ne doivent nous égarer, ni même les plus « optimistes » dès lors qu’il s’agirait d’affubler la raison de tous les superlatifs, le siège de la « cité » est bien ce qui nous intéresse ici, la raison face à sa problématique pure, qui constitue la prétention de la métaphysique à son dépassement.

 

On serait tenté de stopper ici nos recherches que de promouvoir davantage ce qui ne peut être démontré qu’au prisme d’une rhétorique poussive, aussi bien le monde avance, « Tout change, rien ne reste » avançait encore Héraclite, on peut comprendre l’intérêt des plus grands philosophes pour l’illustre penseur d’Ephèse, car ses « idées » sont aussi celles qui nous égarent le moins, une vision tout compte fait assez thomiste du monde, mais résume assez bien la verticalité dialogique entre « penser » et le vouloir penser universel. C’est aussi pourquoi les pensées d’Héraclite sont intemporelles, et trouvent matière à « philosopher ». Mais si comme le prétend Héraclite le monde avance, que rien ne peut subsister définitivement, que la médiation de l’expérience nous fait parvenir à ce constat incessant, nul doute que ces affirmations reçoivent leur validité, de véracité ou de fausseté, d’une éventualité qui subroge bien évidemment les seules apparences (les concepts purs de l’entendement), cette voie lumineuse, régulatrice, est celle de la transcendance, du coup tout concept catégoriel montre ce vers quoi la transcendance peut conduire (sous réserves d’y distinguer les concepts d’idées de la raison et ceux des catégories ou concepts purs de l’entendement), et par effet inverse, propose une décomposition analytique de la métaphysique, du fait intrinsèque de la décomposition Ontologique : telle est la méthode promue par Kant pour innocenter la métaphysique de sa propension spéculative, et l’asseoir définitivement comme science ; qu’elle induise en tentation, ne doit égarer sur sa réelle prétention, de trouver seulement pour objectif, non pas sa subjectivité apparente – et donc « l’idée » de sa subjectivité –, mais plutôt la voie transcendantale qu’elle dessine, son périmètre d’occupation au sein duquel la raison pure montre son étendue ; la Liberté pratique de tout « être raisonnable » montrant cette nécessité constante d’éprouver les principes subjectifs déterminants, de « distinguer la cause dans le phénomène de la cause des phénomènes » par égard à la loi de la nature qui sert à les déterminer.

 

A présent, nous affirmons, et sans contradiction, que la Raison obéit à une nécessité naturelle « à priori », que Kant est parvenu à montrer l’homogénéité de ses principes à travers l’usage erroné qu’il pourrait en être fait en Métaphysique. 

  

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On peut noter cette distinction catégorique des raisonnements (dialectique) : 1) L’Idée du sujet complet (substantiel) – psychologique – ; 2) L’Idée de la série complète des conditions – cosmologique – ; 3) La détermination de tous les concepts dans l’Idée d’un ensemble complet du possible – théologique –.

 

Important :

Analytique : Prédicat compris ds le sujet.

Synthétique : le prédicat n’est pas inclus dans le sujet (du moins il l’est en abstraction), il ajoute à la finalité du sujet. (Contraire)

 

 

 

 

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13/02/2014
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