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"Parerga et Paralipomena" -Schopenhauer-

 

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« Parerga et paralipomena »

 

Philosophie et science de la nature.

Platon - Kant

 

Quant Schopenhauer prétend que sa philosophie n’a pas pour vocation d’expliquer le monde jusque dans ses derniers fondements, on comprend bien qu’il se démarque des systèmes rationalistes qui vont plutôt rechercher dans la dialectique relationnelle une cause efficiente et ce faisant limitative au principe de raison suffisante. Si Schopenhauer a moins séduit l’ego des universitaires tel que l’impose le systématisme hégélien par exemple, c’est justement que son système n’est pas une leçon d’argumentation rhétorique qui tente à partir de l’enseignement confus des causes de tendre vers un ordre post-métaphysique. En effet l’enseignement philosophique de Schopenhauer se réclame d’abord d’une observation éveillée du monde, il est, pour reprendre l’excellente préface de Dietrich, « immanent au sens kantien du mot ». Une parenthèse d’ailleurs au sujet du périclite supposé des questions métaphysiques, on peut considérer à juste titre, que l’aporie relève essentiellement du périmètre fort restreint qu’impose le filtre analytique, lorsque la grammaire prétend seulement que le prédicat est compris dans le sujet, il est évident que ces tautologies langagières flattent les esprits rigoristes, mais qu’à côté de ça le pendant crucial du questionnement, ce qui relève de la totalité de l’expérience, ce sur quoi la volonté doit déterminer la cause dernière de chaque phénomène, n’est plus étendue et circonstanciée au « contenu » empirique ; car il faut nécessairement admettre que la caractéristique première de la Métaphysique consiste à l’exclusivité de son dévoilement, elle sera toujours, quoiqu’en disent les grammairiens, un monolithe de grande valeur au sein duquel se confondent concepts fondamentaux et devenir philosophique. En outre, la métaphysique n’est autre qu’une « limitation » imposée aux facultés délibératives, depuis Kant précisément, elle nous permet justement d’appréhender l’expérience comme donnée fondamentale, que les choses sont ainsi faites, mais qu’elles peuvent autant se présenter différemment ; ou comme l’indique Schopenhauer : « … la tâche consiste-t-elle moins à voir ce que personne n’a encore vu, qu’à penser, en face de ce que chacun voit, ce que personne n’a encore jamais penser ». Le terme régulateur de la métaphysique, si l’on peut dire, qu’elle affermit la raison au sein d’une expérience qu’elle ne constitue pas. De la sorte le champ reste formidablement ouvert, prétendre que la métaphysique se meure est du domaine de l’involution philosophique. D’autre part, la proportion bornée de l’esprit humain aurait tort de croire qu’elle puisse enclore l’unité d’un questionnement absolu qui de toute manière ne peut prétendre à sa fin entière qui serait comme l’indique Kant « Dieu ou le futur » ; les grammairiens ou philosophes analytiques ont juste amalgamé le questionnement à son jeu de langage, ce qui semble fort réducteur, reprenons la fameuse métaphore de Descartes : « Ainsi toute la Philosophie est comme un arbre dont les racines sont la Métaphysique, le tronc est la Physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la Médecine, la Mécanique et la Morale » - la philosophie analytique est la feuille qui tombe à l’automne dévorée par la larve parasitaire d’une logique implacable, pour laisser ces rameaux nus, propices au renouvellement de la doctrine ; analytiquement parlant, elle est donc, sur le plan métaphysique, un expédient philosophique.

Si la métaphysique se confond aux termes rationnels de la théologie, elle ne doit en aucun cas devenir un dogme, c’est pourquoi il convient que son usage « pratique » défie en prime abord les paralogismes inhérents aux promesses d’idéalités, d’un monde meilleur, pour revenir à ses fondamentaux, l’exploration des fondements de l’âme humaine : « Une religion dans les limites de la raison ».

 

 

Pour ce qui concerne le point de vue matérialiste c’est aussi péremptoire d’affirmer qu’il est contraire au périmètre d’étude métaphysique c’est seulement que le questionnement se situe à l’extérieur et bien au-delà du cercle, c’est l’attrait de la « critique » kantienne, car il nécessite que l’homme s’installe déjà en tant qu’Etre pensant, théorique, quand Marx affirme que le but de la philosophie est de transformer le monde, nul ne le contredira, mais avant cela il est nécessaire de le comprendre, les postulats sont complémentaires sans être contradictoires.

Le système de Schopenhauer est fort pratique si on le prend dans sa globalité, il nous fournit une disposition avisée sinon éveillée de l’observateur en osmose à la nature, sa pensée nous fait remarquer que l’unique source de la connaissance philosophique, si elle n’est pas basée essentiellement sur l’étude de la nature, est bien fondée sur la représentation empirique, le  microcosme s’incorpore au macrocosme, l’intuition de son « moi » propre à la conscience du monde d’où l’expérience tire sa substance. Les Parerga montrent à quel point son degré d’appréciation, de sincérité auprès de la nature, est poussé au plus profond de la persistance, de la représentation de chaque phénomène ; bien que postérieures au « Monde comme volonté et comme représentation » les observations contenues  dans « Parerga et Paralipomena » s’affichent comme pierre de touche au processus de réflexion du philosophe, l’ouvrage est centré sur cette parole « canonique» : selon Schopenhauer tout converge ou se généralise au sein de la nature en une force univoque, la volonté, volonté visible et matérielle qui accroit son phénomène sous des formes et des moyens variés pour atteindre avec l’objectivation de la volonté humaine son degré le plus complexe ; en outre, la pluralité des choses n’est conditionnée que par le « principe d’individuation », si bien que Schopenhauer considère que la volonté humaine échappe à son propre phénomène, car «…la pluralité des choses, dans le temps et l’espace, qui composent à eux son objectité, ne la concerne pas, et, en dépit d’eux, elle reste indivisible », perspective éclairante car de là sont déterminées les ramifications de l’unité de la conscience, soit empirique, soit logique, pour la première contingente et simplement subjective (utile pour les concepts), la seconde, nécessaire et objective, requise pour les jugements et leur possibilité (cf. schématisme Kant). Ainsi volonté et chose en soi sont l’unique qui lie la partie au tout, c’est à dire à la visibilité, l’objectivation du monde en tant que représentation, en conséquence, la variabilité des manifestations « visibles » sera pour la faculté intuitive le remarquable graduel et statique de l’objectivation des Idées platoniciennes. Le grand intérêt pour la théorie des Idées de Platon, sinon d’exhumer les vestiges antiques d’une génération métaphysique occultée, entièrement cristallisée jusqu’à l’ère cartésienne, est davantage pratique puisque l’attribut éclairant du principe objectif et multiple de l’Idée ne va pas sans une théorie générale de la connaissance, on achoppe aux termes de l’empirisme ; pourtant si comme Schopenhauer le démontre, le caractère intelligible coïncide bien avec celui de l’Idée, il en reste pas moins que dans le cadre de nos recherches métaphysiques cette théorie ancestrale des idées platoniciennes doit être abandonnée, puisque la chose en soi est en effet dégagée des phénomènes qui la composent (la connaissance), puis, comme l’indique Kant dans ses réflexions métaphysiques : « Dans toute science, si nous faisons abstraction du nombre des connaissances, le but essentiel est de la distinguer de la simple opinion, partant, la certitude. La méthode dont on se sert en elle, est simplement le moyen de parvenir à cette dernière », cette « méthode » est la voie privilégiée qu’emprunte la métaphysique, elle est critique puis analytique en assignant précisément le champ de l’expérience, elle exige « une intuition sensible pure à priori au fondement de l’intuition [empirique] et des concepts purs à priori au fondement du concept [lui aussi empirique] » ; or pour que la Raison puisse saisir le monde au-delà de l’expérience, s’élever aux objets suprasensibles, happer sa liberté en se libérant des concepts limitatifs d’espace et de temps, elle doit en prime abord « penser » le monde négativement, c’est-à-dire en libérant l’entendement des conditions qui persistent et rendent la totalité impossible, et cela n’est possible qu’aux moyens de concepts moraux qui seuls permettent de saisir positivement l’existence, de « penser », de-là une métaphysique des mœurs, laquelle conditionne la voie substantielle : la métaphysique de la nature ; puis esthétique : métaphysique du beau, pour reprendre la tripartition schopenhauerienne, base sur laquelle repose l’essentiel de nos connaissances. Ces grands principes sont malgré tout anticipatifs, ils sont au fondement de l’appréhension puis association transcendantale du monde, la dialectique en raison de ses affinités premières à renier l’expression de véracité objective peut confondre les rapports de la raison, ou tout au moins les limiter au champ dialectique, c’est pourquoi elle doit demeurer  la marque du  devoir d’affirmation, de recognition, les principes nécessaires de la « Pensée » en métaphysique.

C’est probablement le caractère « insuffisant » de la métaphysique qui pousse ses détracteurs à lui refuser le qualificatif de science, et pourtant   « Si c'est une science, d'où vient qu'elle ne peut s'accréditer de manière universelle et durable comme les autres sciences ? Si ce n'en est pas une, comment se fait-il qu'elle ne cesse de tout faire pour avoir l'air d'une science et qu'elle nourrit l'intelligence humaine d'espérances aussi incessantes que toujours insatisfaites. Donc, que ce soit pour démontrer qu'elle sait ou qu'elle ne sait pas, il faut une bonne fois établir quelque chose de certain, car il est impossible de demeurer plus longtemps sur le pied où nous sommes actuellement avec Elle ».

La curiosité chez Heidegger, voire la Réduction eidétique ou la phénoménologie intentionnelle chez Husserl montre que le chemin est toujours tracé, que la volonté d’aboutir n’a jamais été aussi vivace ; en somme les canons de la Philosophie rejoignent aussi et nécessairement ceux de la psychologie « rationnelle », au sens où celle-ci se veut construite sur la proposition « Je pense », en tant que substance  à priori […].  

 

«  Le Philosophe qui entre ici

Et vous prouve qu’il doit en être ainsi ».

Méphistophélès à l’écolier…

            

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25/09/2014
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