Science-de-la-liaison

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- Méditations métaphysiques - René Descartes.

Nul ne peut disconvenir que les premières méditations cartésiennes contiennent le fondement embryonnaire de l’intentionnalité psychique, par l’essence de la vie égologique, Descartes pose le problème du sujet pensant soumis à la conscience des choses, le monde ambiant implique de l’esprit une méthode à partir de quoi la connaissance objective de la nature, n’est plus jaugée du point de vue de la substance, ni même de sa qualité sensible, mais plutôt rationnalisée, le monde désormais se calcule, le « Saggiatore » de Galilée parut en 1623 témoigne de l’immense bouleversement que connaît la démarche scientifique, « A la physique des qualités, écrit Lenoble, se trouve substituée la physique quantitative ; au « Cosmos » hiérarchisé, un univers « indéfini », formé de phénomènes équivalents et souvent sans finalité ; au monde senti de la perception immédiate – prolongé grâce au microscope par un au-delà de la perception – le monde pensé du mathématicien ». Ainsi l’esprit visionnaire de Descartes prend le contrepied de ses contemporains, saisissant la portée du phénomène de mathématisation de la nature comme personne, il voit la science emprunter une voie inédite celle de la rationalisation, et bien évidemment le souci d’une philosophie est non pas de se faire dicter le chemin de la certitude mais plutôt de considérer l’autonomie scientifique comme un fait progressiste requérant une foi plus nette de la raison entre ce qui est expérimentable et la détermination sensible d’un étant en soi. Et du coup on saisit l’origine du scepticisme cartésien contre l’idéalisation galiléenne de l’étant, si Descartes entreprend cette contre-révolution dans la révolution, c’est juste que la formule mathématique de la nature entrainée par l’extension galiléenne implique une part d’approximation, d’idéalisation, et forcément un temps où l’idéal philosophique rencontre l’hypothétique, c’est pourquoi l’intuition cartésienne n’aura de cesse de confiner ce rapport sans précédent au concret, au risque d’ailleurs  de ne plus entrevoir d’autre science que la sienne ; pourtant la « dubitabilité » cartésienne indique les prémisses fonctionnelles d’une raison philosophique renouvelée « l’intentionnalité » contre des siècles d’endormissement métaphysique, en quelques sortes Descartes « se dresse au centre d’une génération d’aventuriers » comme l’écrivait Alain, il a su montrer le sens décisif de la philosophie à une époque où les influences traditionnelles devaient débarrasser le sol métaphysique en affichant cette ambition, non des moindres, de fonder la science dans un ensemble insurrectionnel. Les méditations métaphysiques sont publiées en latin, et paraissent en 1641 deux ans avant « le discours de la méthode », on notera surtout des grandes thèses, que Descartes cherche continuellement un garant dans sa quête de vérité absolue, qu’il soit Dieu, la conscience d’être pour penser etc.. N’est-il pas malaisé de postuler l’immortalité de l'âme du point de vue rationaliste alors que Kant aura, quant à lui, une attitude autrement plus prudente à cet égard, ce qui n’entachera en rien l’intérêt spéculatif de sa philosophie.

En conclusion la lecture des « méditations métaphysiques » peut sembler désuète, si l’on reste borné à la connaissance des phénomènes psychiques sur le monde « extérieur », pourtant il est  évident que le dualisme cartésien (corps - esprit) a montré un champ pertinent d’interprétation des phénomènes psychiques immédiats.

 

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27/03/2014
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