Science-de-la-liaison

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"Critique de la faculté de juger" - Emmanuel Kant.

Les reproches que l’on fait à la philosophie kantienne de rationalisme inflexible ne sont semble-t-il pas fondés, car un lecteur émérite de Kant a forcément à l’esprit que ce rigorisme n’est qu’un trait discursif de la critique, qu’en toute objectivité il y a dans ce cheminement philosophique une volonté d’assurer à la fois des repères concrets dans un édifice complexe comprenant non moins qu’un exercice de synthèse novateur sur la pensée anthropologique, mais aussi, et c’est je crois le critère à retenir, une exhortation claire de la pensée quant à son dépassement, la pensée des lumières…, Kant n’est pas de ces philosophes qui restreignent le jugement à quelques concepts tortueux, bien au contraire, réglé à la précision d’une horloge atomique, l’échelonnement des concepts nous emmène progressivement aux limites de la Raison, d’abord la liberté négative de la raison pure, aussi le thème le plus scientifique de Kant, son principe de légalité pratique, morale, et enfin la circonvolution universelle d’une faculté de juger qui ici entrevoit la perception intime des hommes face à la nature, le règne des fins, à quoi est assujettis la pensée lorsque nous décidons de contempler la sublimité du règne naturel, selon Kant il est pas nécessaire d’être un intellectuel reclus pour appréhender cette juste mesure de la raison, il n’est pas non plus utile de s’exiler en ermite dans les tréfonds de la nature seulement pour en apprécier une vision finalement assez parcellaire, mais bien plutôt d’en considérer l’universalité, en couvrant aussi bien le prisme des aptitudes comportementales, toutes ses inclinaisons sociétales qui laissent courir les plus grands maux sur notre monde ne sont que le reflet d’une impuissance à couvrir nos actes d’un jugement raisonnable, aussi bien on peut taxer Kant d’idéaliste comme du reste tous ceux qui montrerait l’insuffisance de notre temps face aux capacités anthropomorphes, pourtant Kant est bien raisonnable, croyez-moi, la faculté du Juger kantienne montre entre autres l’irrationalité de l’histoire humaine, lui montre les garde-fous contre l’arbitraire, l’irresponsabilité généralisée, cette posture condescendante, et nonobstant non méritée,  des hommes face à la nature, car en définitive si notre univers social s’appauvrit c’est pas la faute des théories malthusienne sur la croissance géométriquement incontrôlée des populations, bien que ce facteur soit réel, c’est aussi et précisément parce que l’humanité s’est autocentrée sur elle-même, on ne peut entrevoir le bien qu’en considération du macrocosme naturel, si ce lien n’est pas si évident, on peut croire que la thèse se vérifie.

Enfin, c’est un enthousiasme général qui ressort de cette réflexion, la profondeur universelle des concepts sur la beauté, l’Art, l’esthétique etc., l’optimisme philanthropique exhale, Kant est le portraitiste d’une humanité vertueuse, libre et autonome. Le cycle des lumières brillera encore pour longtemps grâce à cet illustre penseur, meneur d’une émancipation attendue, à l’aube de la révolution française.  

 

 

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05/02/2015
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