"Discours de la Méthode" - René Descartes.
« Le discours de la méthode » est une véritable philosophie de la maîtrise de soi et des choses. Au savoir faussement assuré des scolastiques, Descartes oppose la connaissance de nos propres capacités, il s’agit désormais de savoir – non plus la docte de nos aînés en matière de vérité – mais de quoi l’esprit peut se rendre maîtres ; Descartes reconnait « la supériorité de l’inspiration sur les règles », le savoir contenu dans les livres ne constitue pas une connaissance, il est seulement un fait de mémoire s’incrémentant au gré de l’information. Il est à noter que Descartes éprouve un profond malaise à la sortie du prestigieux collège de la Flèche où l’enseignement scolastique des jésuites lui aura apporté une érudition sans conteste (Grec, Poésie, Mathématique, Philosophie, Théologie..), mais pour cet esprit aiguisé, ses éducateurs entichés de théologie ne font que transmettre des dogmes sans même les remettre en question, la morale est enseignée en soi, le vrai du faux sans distinction ; inapte à conduire efficacement notre manière d’agir et de raisonner, les « commandements » scolastiques dissocient l’homme de dieu, les idées de la réalités mais surtout l’homme pensant de l’homme concret, pour Descartes l’erreur provient de notre imperfection, elle n’est pas celle de Dieu – pour Descartes, dieu est un garant.
La vérité réelle doit se distinguer de la vérité apparente ; tel est notre pouvoir dit Descartes : notre pensée, Penser par soi-même, c’est le pari du « Discours de la méthode », dans une lettre Descartes déclare « Il serait à souhaiter autant de certitude dans les choses qui regarde la conduite de la vie, qu’il en est requis pour acquérir la science », il est nécessaire alors d’adopter une démarche analytique vis-à-vis de nous-même : ci-gît l’ego-cogito, en recherchant les principes originels de notre connaissance avant de s’intéresser à son contenu : Descartes abhorrait les livres. Pour autant Descartes s’empêtre peut-être à ne chercher plus d’autres sciences que la sienne, celle contenue et intuitionnable à partir de la méthode. Il pense qu’on est plus sûre de ne pas se tromper en doutant qu’en affirmant (le doute hyperbolique), tel est le premier pas à franchir, le doute méthodique, lequel conduit, à partir des règles mathématiques, au décèlement du vrai, le réel se pense rationnellement, se calcule presque, c’est la nécessité d’interpréter, de structurer la définition galiléenne du cosmos. Le « Je pense donc je suis » sert alors la manifestation du vrai, l’action, sans la déjouer ; et la philosophie Sartrienne (« l’en causa sui »).
Descartes aura consacré sa vie à montrer sans voile, sans rien qui cache, la beauté des sciences, la nécessité d’un dévoilement, aventureux, où le fameux, le secret de l’humanité enferme sa brûlure, la moire qui l’absorbe entre nous, le monde, et l’empêche de voir tel qu’il est.
Descartes aura toujours conservé son indépendance d’esprit, il peut être brandi en héros de la Philosophie.
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